Jacques Fouroux, ou l’histoire du rugby en France

[important]À voir également le reportage au sujet de Jonny Wilkinson ;-)[/important]

Je vous invite à prendre le temps de regarder cette vidéo de Maxime Boilon consacrée à Jacques Fouroux. Non, pas tout de suite, pas entre deux rendez-vous. Mettez-vous dans l’ambiance, le soir au calme. Plongez-vous dans cet univers passionnant du rugby d’avant, accompagné d’un bon verre de cognac. Et si chez vous ça sent le cuir, le chêne ou le vieux châtaignier c’est encore mieux. Après avoir regardé cette vidéo, si vous écoutez le Nabuco de Verdi en fermant les yeux, vous sentirez peut-être des effluves d’huile camphrée et entendrez passer un vieux train, comme celui qui passa, éberlué, le 19 mars 1977 sous les tribunes du stade de Lansdowne Road…

On ne peut pas dissocier l’histoire de Jacques Fouroux de l’histoire du rugby en France

Jacques Fouroux

Jacques Fouroux

Au moment de prendre une décision importante concernant la suite de sa carrière, Fulgence Ouedraogo a récemment tweeté: « Lorsque tu ne sais pas où tu vas, regarde d’où tu viens« . Il est bon de savoir d’où l’on vient. Pour les jeunes, cela donne des repères, des valeurs, et c’est aussi un guide pour ceux qui ont en charge les destinées du rugby de demain. Apprendre du passé, innover tout en conservant les fondamentaux, ne pas répéter les mêmes erreurs que ses aînés… Le documentaire de Maxime Boilon est très instructif, car il nous plonge au cœur de l’histoire du rugby français, et de sa grande famille. Certes, Jacques Fouroux n’est pas le seul à avoir influencé le rugby tricolore, mais le petit caporal est tellement lié à l’histoire de France du rugby, qu’il en est un des personnages incontournable.

« Jacques Fouroux, on l’adulait ou on le détestait, mais dans les deux cas on était très nombreux« . (Laurent Delmas).

L’interview décapante de Pierre Salviac donne le ton dès la première minute, et l’ensemble du reportage n’a de cesse de rappeler à quel point Jacques Fouroux était constamment sous le feu des critiques et qu’il n’a jamais fait l’unanimité. La vie de Jacques Fouroux, c’est l’histoire d’un vilain petit canard qui pensait qu’à force de persévérance il deviendrait un cygne. Malgré son obstination il n’y est jamais complètement parvenu, mais par moments, il a tout de même réussi à voler, et à voir quelques cygnes… d’en haut. Toujours touché au cœur, c’est ainsi qu’il avançait, et qu’il faisait avancer ses hommes. Pas étonnant que ce soit son cœur qui l’ai lâché le 17 décembre 2005. Jacques carburait à l’affectif, à tel point que l’on peut se demander si par moments il ne faisait pas inconsciemment exprès de s’attirer les foudres du public et des journalistes par peur de se trouver en manque de carburant. D’où la question:

« Jacques Fouroux aurait-il été aussi fort s’il n’avait pas été autant critiqué ? »

Il est difficile de répondre à cette question, mais il est évident que Fouroux a maintes fois été obligé de se surpasser pour essayer de faire taire ses détracteurs. Et à force de devoir défendre ses convictions, il est devenu une référence dans ce sport. Il a fait évoluer le rugby, mais jusqu’à quel point l’a-t-il influencé ?

Le rugby moderne est finalement très proche de celui qu’il avait imaginé, il y a plus de vingt ans. Plus de kilos et de centimètres, une préparation physique d’athlètes de haut niveau, un rugby plus populaire, compréhensible par tous et spectaculaire tout le temps. Le rugby actuel n’est pas un rugby parfait, on y aimerait sûrement plus d’évitement, de feintes et moins de rentre dedans, plus de prises de risques et plus de flamboyance. Il existe d’autres rugbys que le « rugby à Fouroux » ? Bien sûr, cependant ceux qui l’ont critiqué, ont-ils fait mieux ?

Une leçon de rugby, mais avant tout une leçon de vie

Et pour terminer, l’histoire de Jacques Fouroux c’est bien entendu une leçon de rugby, mais c’est surtout une leçon de vie. Son énergie débordante, ses convictions (bonnes ou mauvaises) et sa manière de défendre ses idées sous la mitraille des journalistes sont inspiratrices. S’il n’y a pas de rugby sans combat, il n’y a pas non plus d’existence sans combats. Soyez fidèle à vos idées et poursuivez votre chemin contre vents et marées. Essayez plusieurs routes mais ne changez jamais d’objectif. Et surtout n’attendez aucune reconnaissance des autres. Si elle vient c’est tant mieux, sinon mieux vaut apprendre à s’en passer. Qu’en dites-vous ?

Laurent Delmas, envoyeur spécial du site Rugby à XV de France

Laurent Delmas, envoyeur spécial du site Rugby à XV de France

Laurent Delmas

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Question anti SPAM * Le temps imparti est dépassé. Merci de saisir de nouveau le CAPTCHA.