Il était une fois un buteur All Black qui s’entraînait quotidiennement à botter dans sa ferme. Avec son ballon de rugby, il était capable d’atteindre sept fois sur dix un mouchoir de poche posé au sol à une distance de 50 mètres. Il est vrai qu’à l’époque on se mouchait dans des nappes mais tout de même, une telle précision force l’admiration !!!
Dans l’histoire du rugby il existe quelques buteurs d’exception, comme ce All Black dont je n’ai pu retrouver le nom (s’agissait-il de Don Clarke ?), des buteurs de la trempe de Diego Dominguez (qui ne confessera jamais le secret de la pression de ses ballons, même sous la torture), ou des maîtres artificiers perfectionnistes du calibre de Jonny Wilkinson. Intérieur sport a consacré sur Canal + un reportage captivant au sujet du buteur du Rugby Club Toulonnais, dans lequel Wilko nous livre quelques secrets personnels pour bien frapper un ballon. Mais c’est surtout un documentaire qui nous enseigne le niveau personnel d’exigence auquel il faut s’astreindre et la quantité de travail qu’il faut répéter inlassablement pour devenir un jour un sportif de très haut niveau. C’est une vidéo très instructive, un reportage à visionner dans toutes les écoles de rugby:
Jonny wilkinson, un buteur d’exception
Des heures et des heures de travail en solitaire pour améliorer sa précision aux tirs au but
Pour commencer, Jonny nous parle de l’importance de la précision de la trajectoire du pied au moment de la frappe, et il nous explique comment il fait pour botter. Il place le ballon penché vers l’avant, en alignant les coutures du ballon dans l’axe des poteaux pour matérialiser l’endroit exact où il doit frapper: « Moi je mets le ballon devant, vers la cible. Les lignes du ballon ici (en indiquant les coutures) sont très importantes, parce que avec tout ça le ballon il se maîtrise et je sais que ça va aller tout droit si je le fais bien… » Au moment de la frappe, Jonny Wilkinson tape exactement sur la couture du ballon et pour finir son geste, il « traverse mentalement le ballon » pour ressortir par la couture opposée: c’est sa ligne de mire.
Concentration du buteur Jonny Wilkinson
L’obsession de Wilko: le poteau du milieu
L’équipe d’Intérieur Sport a suivi l’entraînement de Jonny Wilkinson durant une semaine. Aucun jour de repos, Jonny s’entraîne à botter jusqu’à l’obsession. Il est capable de faire un 100 % aux tirs au but pendant une séance d’une heure trente. Pour améliorer sa précision, il pratique un exercice consistant à viser un poteau qui maintient un filet de l’enceinte du stade. Admirez le travail à la minute 5’40 » lorsqu’il l’atteint (pour la nième fois) et que le ballon rebondit et revient… dans ses bras !!!
Entre les poteaux, ce n’est pas assez précis pour quelqu’un en quête de la perfection comme Jonny Wilkinson. On parle souvent du « poteau du milieu », celui qu’il faut imaginer et viser quand on est buteur d’une équipe de rugby. À l’entraînement, il faut le matérialiser et ne pas être surpris lorsqu’on l’atteint. Taper en drop ou pénalité depuis le drapeau de touche sur la ligne d’essai est un excellent exercice d’entraînement pour buteur.
[important]À propos du « poteau du milieu » je lance une idée aux fabricants d’équipements et matériels de rugby: pour l’entraînement spécifique des buteurs de haut niveau, inventez un dispositif matérialisant ce fameux poteau à viser. Faites en sorte qu’il soit matériel ou bien un faisceau lumineux, déplaçable en fonction des angles de tir, et pourquoi pas assisté d’un logiciel mémorisant les résultats afin de corriger les défauts récurrents des buteurs ;-)[/important]
La remise en question après les blessures à répétition
Jonny revient également sur ses années galère, lorsqu’il paraissait fini pour le rugby: une incroyable série de 15 blessures consécutives en quatre ans, puis il évoque à cœur ouvert sa remise en question, son introspection à travers le bouddhisme et enfin sa résurrection à Toulon en 2009, un bouleversement dans la carrière du joueur britannique. Jonny Wilkinson a volontairement choisi de s’éloigner de l’Angleterre pour prendre un virage à 180° dans sa vie: « C’était important de tout changer et de se dire: Ok, je vais recommencer à l’âge de dix huit ans«
Tana Umaga: « Quand Jonny est arrivé, il souhaitait retrouver son niveau international. Il a tout de suite mis la barre très haut et les jeunes ont pris exemple sur lui. Pour les tests physiques il était le meilleur, j’ai vu les jeunes très surpris. » Puis Tana poursuit en français: « Jouer avec lui c’est ça, avec lui, pas beaucoup parler, mais avec le action, c’est plus fort !!!«
Et pour terminer, une citation en guise d’hommage de la part de son entraîneur, Bernard Laporte:
Il nous a tant empêché de dormir… que de l’avoir avec soi, c’est reposant !!!
Suivez en direct les matchs du week-end avec le MULTWITTPLEX de rugbyaxvdefrance.com
à chacun son rugby…
Laurent Delmas