« Depuis 2011 aucun ouvreur français n’a pu démontrer qu’il était meilleur que François Trinh Duc »… Tel un alchimiste, Philippe Saint André aura donc passé quatre années à chercher en vain sa charnière idéale. Certes, et à sa décharge, il a souvent dû pendant son mandat composer face aux nombreuses blessures et aux contre-performances d’autres joueurs, excellents en club mais pas toujours au niveau international au moment d’enfiler la tunique bleue.
Mais à sa charge, et il l’a payé au prix fort à l’heure de son bilan à la tête des bleus, il y a cette vaine obstination à chercher une alternative à la charnière Parra – Trinh Duc mise en place par son prédécesseur Marc Lièvremont. Celle-ci même qui aurait peut-être pu devenir championne du Monde en 2011 si elle avait été titularisée d’entrée lors de la finale* (*c’est un avis perso, vous le jetez si vous voulez, mais j’ai toujours la conviction que si FTD avait été dans la peau d’un titulaire ce 23 octobre 2011, il aurait peut-être passé le drop de la gagne, voire marqué un essai comme il l’avait déjà fait contre la Nouvelle-Zélande en match de poule).
François Trinh Duc a le mental d’un champion du Monde
Certaines femmes passent leur vie à chercher le prince charmant. Pendant ce temps, d’autres se marient et font des enfants. » Et il en va de même pour les équipes nationales: pendant que certaines se prennent la tête à chercher la composition idéale, d’autres jouent au rugby. Et elles le font bien en général. Je pense que le grand enseignement de l’ère Saint André c’est qu’il faut arrêter de tout le temps modifier la charnière du XV de France et de miser sur le long terme, en particulier en ce qui concerne les postes des demis.
Venons-en à présent au cas Parra qui accapare mon attention. Pourquoi donc faudrait-il l’associer à François Trinh Duc, au moment où Maxime Machenaud nous sort une partition magistrale contre le pays de Galles, tandis que Plisson plie le match d’une bourde tout aussi magistrale*? (*Article écrit le 27 février 2016 après la défaite 19 à 10 au Pays de Galles). Car il est vrai qu’au poste de demi de mêlée dans notre Top 14 il y a pléthore de talents. Alors pourquoi Parra plutôt que Machenaud, Kockott, Tillous Bordes (voire Pélissier ou Serin ?). Ma réponse tient en une phrase: Parce que
Morgan Parra est un buteur de niveau international.
« En France on sélectionne 15 joueurs, et parmi eux on choisit celui qui va buter le jour du match. En Angleterre, on sélectionne un buteur et on met autour les 14 salopards qui vont faire commettre des fautes à ses adversaires. » Laurent Delmas.
Je ne m’étale pas plus avant sur ce sujet, l’ayant déjà fait dans l’article Comment gagner le Tournoi des 6 Nations, dans lequel j’explique (entre autres mesures) la nécessité de pouvoir compter sur un très grand buteur au sein du XV de France.
Et pour conclure je pense que Guy Novès n’a pas besoin de lire mon blog pour éclairer sa lanterne, et le connaissant il est fort probable qu’il sache déjà quelle charnière il va mettre en place à long terme avec le XV de France. Ceci étant dit, ayant déjà prédit le 30 avril 2015 sa nomination au poste de sélectionneur des bleus (j’espère que vous avez lu ce grand classique du site Rugby à XV de France), aujourd’hui je mets une pièce sur le tandem Morgan Parra et François Trinh Duc. Et vous, qu’en pensez-vous ?