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Saviez-vous qu’un sprinteur met deux fois plus de temps pour parcourir les dix premiers mètres de course que les dix suivants ? Un athlète courant le 100 mètres en 10 secondes met environ deux secondes pour parcourir les dix premiers mètres (et encore, avec l’aide de starting blocks), alors qu’il lui faut seulement une seconde de 10 à 20 mètres, et enfin entre 0,8 et 0,9 secondes les décamètres suivants. Il faut donc finalement beaucoup de temps et d’espace pour atteindre sa vitesse maximum, ce que nous confirme le préparateur physique Tim Exeter: « En moyenne, et selon les individus, sur un terrain de rugby en conditions de match, il faut entre 15 et 25-30 mètres pour atteindre sa Vmax« .
Nous allons voir aujourd’hui comment tirer profit cet enseignement pour gagner en efficacité au coup d’envoi:
Comment marquer un essai au coup d’envoi d’un match
Sur le coup d’envoi d’un match de rugby, les joueurs attaquants prennent généralement entre 0 et 5 mètres d’élan derrière leur buteur avant de courir vers l’adversaire. Ensuite, le « scénario ordinaire », c’est la formation d’un maul pépère à libération retardée, histoire de taper ensuite tranquillement en touche aux alentours de la ligne médiane. Ce lancement de jeu est tellement classique que l’on pourrait carrément débuter un match de rugby par une touche aux 50 mètres (soupir).
Il serait pourtant facile de mettre le feu dans la défense dès le coup d’envoi, et pourquoi pas se créer une franche occasion d’essai avant même que l’adversaire n’ai le temps d’entrer dans la partie. L’idée c’est de surprendre en vitesse, en passant la ligne médiane à une allure de course maximale atteinte grâce à une véritable prise d’élan, afin de gagner quelques précieux mètres avant l’impact au point de chute.
Pour vous convaincre de l’utilité d’une plus longue prise d’élan c’est très simple: faites deux chronos départ arrêté. Notez le temps de passage à vingt mètres puis aux quarante mètres, pour constater la différence entre un vingt mètre départ arrêté et un vingt mètres lancé.
[notice]Une course d’élan ne devrait jamais être inférieure à dix mètres. Ceci est également valable pour le jeu courant. Chaque fois que c’est possible, cherchez à accélérer AVANT d’être porteur du ballon. [/notice]
Comment travailler la prise d’élan au coup d’envoi.
Pour gagner de la vitesse au coup d’envoi, cela ne s’improvise pas, il faut travailler ses marques et la synchronisation avec le buteur à l’entraînement. Pour rechercher la course d’élan idéale, travaillez le coup d’envoi sans opposition et cherchez à réceptionner le ballon au point de chute le plus loin possible. Si sans partir hors-jeu vous êtes capable de rattraper au vol le ballon à moins de dix mètres de l’en-but adverse, ça veut dire qu’en match vous serez potentiellement capable de récupérer le cuir ou de pousser le maul défensif dans l’en-but pour obliger la défense à aplatir. Vous bénéficierez alors d’une mêlée à cinq au lieu de la traditionnelle touche aux 50. Le décor étant planté, voyons à présent les détails de la prise d’élan dans ses deux dimensions, à savoir le temps et la distance:
La synchronisation et la longueur du coup de pied
Premier élément: le temps. Le joueur qui va donner le coup d’envoi sera le responsable de la synchronisation. Le temps de prise d’élan de ses équipiers sera compris entre le moment où il va donner un signal de départ (en levant le ballon au dessus de sa tête par exemple) et le moment où il va taper le drop. Ce temps doit être toujours exactement le même à chaque renvoi. Essayez avec une durée de l’ordre de quatre ou cinq secondes et ajustez éventuellement. À l’entraînement le buteur peut compter à voix haute et en match prendre toujours le même nombre d’appuis avant de botter pour donner des repères à ses coéquipiers.
Prendre ses marques avant la prise d’élan
Deuxième élément: la distance. C’est le plus délicat à régler. Prenez tout d’abord (même à l’entraînement) la bonne habitude de compter un bon mètre de marge afin de ne pas être en position de hors-jeu au moment du coup de pied. Pensez que l’arbitre aussi pourra être surpris par votre stratégie, et se montrer sévère, surtout si vous êtes de ……. . Ceci étant dit, faites tout d’abord plusieurs essais en partant de la ligne des 22 mètres (près de 30 m d’élan), puis faites d’autres essais en partant de plus près jusqu’à trouver le point de départ idéal pour chaque joueur (chacun étant libre de doser son accélération, l’essentiel étant d’être en Vmax juste avant le coup de pied du buteur).
Faites l’essai comparatif avec ou sans élan, et vous constaterez qu’en étant lancés à Vmax, on peut gagner entre dix et vingt mètres au point de chute du ballon. Vous pouvez bien entendu appliquer ce placement au renvoi aux 22 m, les joueurs démarrant dans leur en-but pour arriver à pleine vitesse sur les 22 au moment du drop.
PS: Je n’ai personnellement pas encore pu expérimenter cette prise d’élan sur coup d’envoi car je n’entraîne plus (du moins pour l’instant), mais si vous mettez en pratique cette combinaison, publiez la vidéo et racontez-nous si cela a bien fonctionné (juste après l’article, vous pouvez commenter avec votre compte Facebook, pas besoin d’ouvrir un compte sur le site de « Rugby à XV de France« ).
PPS: petite annonce perso sérieuse: j’ai imaginé une combinaison en touche, à ma connaissance inédite et très efficace sur pénaltouche. Si vous êtes entraîneur de rugby de haut niveau, mettez-vous en contact via DM sur Twitter @Hiboulot.
à chacun son rugby…
Laurent Delmas.
1 thoughts on “Comment être plus efficace au coup d’envoi d’un match de rugby”