Interview de Tim Exeter, expert en préparation physique.
Tim Exeter bonjour, vous avez été préparateur physique de plusieurs clubs de football et de rugby au Royaume Uni et en France. Récemment vous avez travaillé avec l’équipe de rugby des Northampton Saints durant sept années, avant de rejoindre la France et le club de rugby de Brive. Dites-nous tout d’abord quels sont les objectifs de la préparation physique ?
Bonjour Laurent, tout d’abord on distingue deux types de préparation physique: la préparation générale et la préparation spécifique. La première permet de développer le potentiel athlétique en général et les qualités motrices et physiques, à savoir la force, l’agilité et la vitesse, la musculature, la souplesse et bien entendu l’endurance et la capacité aérobie. Elle permet à tout sportif de développer une condition physique de référence au travers d’exercices pas forcément en rapport avec sa discipline. La préparation physique spécifique est en revanche spécialement adaptée à chaque discipline et permet de faire travailler le sportif en fonction des exigences particulières à sa spécialité. Préparer physiquement un rugbyman, un footballeur ou un perchiste sont trois choses complètement différentes.
Le travail du préparateur physique n’est pas seulement d’établir un programme d’entraînement, mais aussi de mesurer en permanence les performances et d’évaluer l’état de forme du sportif. Avec les données récupérées à l’entraînement, le préparateur met à la disposition du sportif et de son entraîneur un véritable tableau de bord permettant d’ajuster les charges de travail à l’entraînement et les temps de jeu. Cela permet d’optimiser l’entraînement du sportif pour l’emmener vers un niveau de performance maximum, sans aller trop loin dans l’effort à l’entraînement. Car attention à la surchauffe, la marge entre performance maximale et surentraînement est assez réduite, une préparation inadaptée peut provoquer une blessure.
Le travail du préparateur physique est de faire coïncider les pics de forme avec le calendrier du sportif.
Je pense que l’exemple du joueur de tennis Raphaël Nadal illustre bien vos propos. Son style de jeu sollicite énormément son physique, et ses genoux font aujourd’hui les frais d’un emploi du temps trop surchargé ces dernières années…
Je préfère de ne pas commenter l’exemple de Nadal, car je ne connais pas son historique de préparation. La gestion du temps et du calendrier est effectivement primordiale en termes de préparation physique. Le corps n’est pas une machine et il connaît des hauts et des bas. Le travail du préparateur physique est d’arriver à faire coïncider les pics de forme avec les dates des évènements sportifs les plus importants. C’est bien d’être en pleine forme à l’entraînement, mais c’est mieux d’atteindre son rendement maximum les jours de match. Et il faut aussi savoir ne pas se griller et être capable de contrôler l’évolution de la condition physique sur toute une saison, par exemple savoir être en forme au moment du tournoi des six nations ou des phases finales qui durent un mois. On doit aussi voir à très long terme, dans le cadre d’une préparation à la Coupe du Monde ou pour les Jeux Olympiques. Cela demande beaucoup de travail et de l’expérience.
De l’expérience, justement vous en avez énormément puisque vous êtes devenu préparateur physique à l’âge de 24 ans. Racontez-nous votre parcours.
Ma carrière de préparateur physique a débuté quand s’est arrêtée ma carrière de rugbyman. Je me suis fracturé la première vertèbre cervicale quand j’avais 24 ans, cet accident m’a formellement interdit de continuer la pratique du rugby. J’ai donc décidé de me consacrer à la préparation physique. Je suis devenu préparateur physique en 1992 et j’ai travaillé avec des équipes de rugby (Northampton Saints, Richmond, équipe des moins de 21 ans d’Angleterre, équipe d’Écosse), et également des équipes de football (Stoke City Football Club, Portsmouth Football Club, équipe nationale du Pays de Galles). J’ai passé la majeure partie de ma carrière au Royaume-Uni avant d’arriver en France à Brive où je vis actuellement.
Intégrer des préparateurs physiques dans les staffs des clubs de rugby, c’est à la fois avoir des joueurs plus performants et diminuer le risque de blessure.
Vous avez un CV très impressionnant, et avez de surcroît l’avantage d’avoir été le préparateur physique de clubs de rugby en France et au Royaume-Uni. Dites-nous quelles sont les différences entre les britanniques et les français sur le plan de la préparation physique ?
Les clubs britanniques sont en général plus structurés que les clubs français au niveau du staff technique. C’est une question de salary Cap, ils consacrent plus d’argent à l’encadrement des joueurs. En Angleterre c’est culturel, les staffs sont plus complets, les équipes sont depuis très longtemps entourées par des coachs, des kinés, des nutritionnistes et bien entendu par des préparateurs physiques. Cependant les clubs français ont évolué ces dernières années, beaucoup de clubs du Top 14 se sont dotés ou sont en train de s’équiper de véritables centres d’entraînement avec le personnel qui va avec. Cependant le premier travail du préparateur physique est parfois de convaincre les dirigeants des clubs qui hésitent encore à consacrer une partie de leur budget à la préparation physique. Pourtant, statistiquement les clubs qui utilisent dans leur staff des préparateurs physiques ont tendance à avoir moins de joueurs blessés. Un joueur de rugby professionnel coûte cher, et les conséquences sportives et financières des indisponibilités sur blessure également. S’offrir les services d’un préparateur physique, qui permet d’avoir des joueurs plus performants et qui se blessent moins devient très vite rentable, qu’en dites-vous ?
En effet Tim, cela semble assez clair. Pour terminer, parlez-nous de votre actualité, et quels sont vos projets ?
Je prépare activement l’ouverture d’un centre d’entraînement physique à Brive dont le début des activités est programmé en janvier 2013. Je développe également ma société Metasport Athletic Performance Centre (lien vers le site web), et propose des services de coaching et de préparation physique individuelle ou collective spécifique au rugby, à l’athlétisme et aux sports collectifs en général. Les stages comprennent le bilan, l’établissement d’un programme d’entraînement personnalisé ainsi que le suivi du sportif ou de l’équipe dans le temps. Je tiens à préciser que mes services de consulting ne sont pas strictement réservés aux clubs professionnels, j’interviens également auprès de clubs de rugby amateur.
Je suis aussi consultant et représentant d’appareils et de logiciels de suivi de charge d’entraînement et de récupération comme par exemple GymAware Pro, ainsi que le GPS de la marque Catapult (utilisé par le Rugby Club Toulonnais, Montpellier et l’Olympique de Marseille). Si vous avez besoin d’un conseil, d’une démonstration, d’une location ou d’un achat, n’hésitez pas à me contacter.
Et enfin, si vous voulez équiper une salle de musculation, je peux vous conseiller certains équipements et vous aider à choisir les appareils dont vous avez vraiment besoin en fonction de votre discipline et de vos objectifs sportifs. Je trouve qu’en France vous payez trop cher pour ce genre d’équipements.
Pour tout ce qui concerne la préparation physique du rugbyman et les appareils d’entraînement de rugby, n’hésitez pas à me contacter par téléphone ( 06 31 09 85 00 ), ou par mail, je me ferai un plaisir de vous conseiller au mieux.
Merci beaucoup Tim pour votre disponibilité, et bonne continuation dans tous vos projets.
Merci, bonne chance à vous aussi.
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